Le Bol d’or, l’origine des courses d’endurance moto
Le Bol d’Or est l’une des plus grandes épreuves d’endurance moto au monde. Organisée chaque année sur le légendaire Circuit Paul Ricard au Castellet, dans le sud-est de la France, cette course de 24 heures est un rendez-vous incontournable du Championnat du Monde FIM EWC. Elle réunit les meilleures équipes internationales dans un affrontement mêlant vitesse, stratégie et résistance.
🏍️ L’histoire d’une légende
Créé en 1922, le Bol d’Or est la doyenne des courses d’endurance moto. Chaque équipe, souvent composée de pilotes venus du monde entier, aligne trois coureurs qui se relaient durant 24 heures pour parcourir entre 3 000 et 5 000 kilomètres — soit l’équivalent d’un aller-retour Paris-Moscou !
Parmi les figures marquantes de ces dernières années, on retrouve l’Espagnol Xavi Forés, champion de régularité, qui a joué un rôle clé dans la victoire du Team BMW Motorrad en 2023. Le Français Mike Di Meglio, champion du monde d’endurance 2018, est un pilier de la discipline, réputé pour son pilotage fluide et stratégique. Et le Japonais Yuki Takahashi, ancien pilote Moto2, incarne la montée en puissance des pilotes asiatiques sur la scène européenne, avec plusieurs podiums au Bol d’Or à son actif. Ce brassage culturel et sportif confère à la course une dimension mondiale et passionnante.
L’épreuve a connu deux interruptions : durant la Seconde Guerre mondiale (1940–1946), puis entre 1961 et 1968. Son retour sur le Circuit Paul Ricard en 2015 a marqué un tournant, avec une affluence record et une modernisation complète de l’événement. Ce circuit, devenu un point de convergence pour les équipes et les fans internationaux, reste l’épicentre historique de la course, avec plus de 30 éditions à son actif et un contrat confirmé jusqu’en 2029.
Au-delà de la compétition, l’ambiance est unique et fédératrice : concerts, animations, expositions, village moto… Le Bol d’Or est bien plus qu’une course, c’est un véritable festival international de la culture motarde, où toutes les nationalités vibrent au rythme des moteurs.
Pour les spectateurs cet évènement devient un espace d’échange. Dans les campings ou les stands, on entend parler français, italien, allemand, néerlandais… et les discussions autour des motos deviennent souvent l’occasion de rencontres entre passionnés, au-delà des barrières linguistiques. Ces interactions spontanées illustrent parfaitement l’esprit des échanges internationaux : une curiosité partagée, des conversations improvisées, et parfois même des amitiés durables qui se tissent… grâce à la moto.
🏁 Le circuit Paul Ricard, une icône du sport mécanique
Situé au Castellet, dans le département du Var, le Circuit Paul Ricard a été inauguré en 1970 par l’industriel éponyme. Pensé dès l’origine comme un modèle de sécurité et d’innovation, il s’est imposé comme l’un des circuits les plus emblématiques d’Europe.
Il a accueilli de nombreuses disciplines :
- Formule 1 (Grand Prix de France jusqu’en 2022)
- Bol d’Or
- GT World Challenge Europe
- European Le Mans Series
- Courses de camions, de vélo, et même des épreuves de running
Son visuel unique, avec ses bandes bleues et rouges aux abords de la piste, ne doit rien au hasard. Remplaçant les traditionnels bacs à graviers, ces zones colorées sont conçues pour ralentir les véhicules en cas de sortie de piste, limitant ainsi les chutes et les dégâts mécaniques. Ce système est aujourd’hui une référence mondiale en matière de sécurité.
Le circuit est également prisé par les constructeurs pour leurs campagnes marketing, comme en témoigne Suzuki qui y a tourné la publicité de son nouveau modèle sportif en 2025.
Parmi les caractéristiques marquantes : la célèbre ligne droite du Mistral, longue de 1 800 mètres, où motos et voitures peuvent dépasser les 300 km/h. Sensations garanties pour les pilotes… comme pour les spectateurs.

💡 Une stratégie de précision
Ici, la performance repose sur bien plus que la vitesse. C’est une affaire de stratégie, de gestion mécanique et d’endurance humaine.
Chaque équipe ne dispose que d’une seule moto pour toute la durée de la course, rendant chaque décision cruciale : choix des pneus, rythme des relais, consommation de carburant, gestion des arrêts au stand…
Les pilotes – trois par équipe – se relaient toutes les 45 minutes à une heure, selon les conditions de course. Les mécaniciens, eux, doivent intervenir avec une efficacité redoutable pour ravitailler ou réparer la machine en un minimum de temps.
Les stratégies peuvent varier selon les cultures techniques des constructeurs. Les Japonais (Honda, Yamaha, Suzuki, Kawasaki) privilégient historiquement la fiabilité à long terme, avec des motos conçues pour encaisser les heures de roulage sans faiblir. Leurs équipes adoptent souvent une approche méthodique, misant sur la constance des relais et la réduction des interventions en course.
À l’inverse, les constructeurs européens, comme BMW (Allemagne) ou Ducati (Italie, plus récemment engagée en endurance), développent des machines très performantes et affûtées, parfois au prix d’un entretien plus exigeant. Leur stratégie repose souvent sur une vitesse moyenne plus élevée, avec des relais plus agressifs et une gestion plus fine des pneus et de la consommation.
Les équipes françaises, comme le SRC Kawasaki, se distinguent par leur expérience du terrain, leur capacité à improviser en temps réel et une excellente connaissance des circuits européens, un atout en cas de météo changeante.
L’absence de moto de secours rend la fiabilité mécanique vitale. Les meilleures équipes misent sur la régularité, la coordination parfaite et l’anticipation des imprévus. Le Bol d’Or se gagne rarement sur un coup d’éclat, mais presque toujours sur une stratégie pensée dans les moindres détails.
🌏Un événement à rayonnement international
Le Bol d’Or attire chaque année des spectateurs venus de toute la France, mais aussi d’Allemagne, de Belgique, de Suisse, d’Italie ou d’Espagne. La passion pour la moto dépasse les frontières : selon les organisateurs, près de la moitié des visiteurs arrivent à moto.
Beaucoup parcourent plusieurs centaines de kilomètres pour rejoindre le Castellet, transformant le trajet en véritable pèlerinage motard. En 2022, l’événement a établi un record avec 82 000 spectateurs sur trois jours.
Les routes menant au circuit deviennent un spectacle à part entière, animées par des cortèges de deux-roues et des rassemblements festifs. Certains motards organisent des road trips spécialement pour l’occasion, entre bivouacs, relais motards et moments de convivialité.
Ce n’est pas seulement une course : c’est une aventure humaine et collective qui commence bien avant le premier tour de piste.
Chez Kinder Exchange, nous savons que partager une journée voir un weekend dans une ambiance endiablée peut nouer de nouvelles amitiés et créer des souvenir pour la vie.